Le mouton écossais, le mathématicien et les lois cruelles de la statistique

Un peu d’humour ?   Tout d’abord, une petite blague (vous la connaissez peut-être déjà) :

 
Un mathématicien, un physicien et un ingénieur voyagent à travers l’Ecosse et voient un mouton noir par la fenêtre du train.
"Aha," dit l’ingénieur, "je vois que les moutons écossais sont noirs."
"Hmm," dit le physicien, "tu veux dire que certains moutons écossais sont noirs."
"Non," dit le mathématicien, "tout ce qu’on sait est qu’il y a au moins un mouton en Ecosse, et qu’au moins un côté de ce mouton est noir !"
 

Maintenant l’étude : Une étude réalisée aux Contamines-Montjoie avance que les enfants transmettent peu le coronavirus

Source : https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciaa424/5819060
 
Pour rappel des faits : fin janvier, un Britannique de retour de Singapour rejoint des amis aux Contamines, dont une famille qui réside dans la station. Après des tests, on découvre qu’il est porteur du virus et, est à l’origine de la contamination de douze personnes, dont un enfant de neuf ans. L’étude s’est concentrée sur le cas de l’enfant, porteur du virus sans le savoir et qui a continué à fréquenter trois écoles et un ski-club, avant d’être déclaré positif.
 
Selon les infectiologues et épidémiologistes, l’enfant a été en contact, alors qu’il était malade, avec 172 personnes dont 112 élèves et professeurs, qui ont ensuite été mis en quarantaine par précaution.
 
Malgré cela, il n’a contaminé personne, pas même les deux autres enfants de sa famille. Cela fait donc conclure à l’étude "que les enfants pourraient ne pas être une source importante de transmission de ce nouveau virus", suggère ainsi "une dynamique de transmission différente chez les enfants".
 
« Il est possible que les enfants, parce qu’ils ne présentent pas beaucoup de symptômes et qu’ils ont une charge virale faible, transmettent peu ce nouveau coronavirus », explique à l’AFP Kostas Danis, épidémiologiste à Santé publique France et auteur principal de cette étude.
 
Le mathématicien dirait : « Il existe au moins un enfants de 9 ans qui a fréquenté 3 écoles en quelques jours et qui va au ski aux Contamines-Montjoie qui a présenté une charge virale faible et peu de symptômes. »
 
 

Et la suite ?

La question de la contamination des enfants présentant peu de symptômes à l’adulte reste ouverte.
 
L’Institut Pasteur espère ainsi "connaître l’impact et la diffusion du coronavirus" sur les plus jeunes (5 - 12 ans). Cette nouvelle enquête sanitaire aura lieu du mardi 28 au jeudi 30 avril à Crépy-en-Valois (C’est pour bientôt !!). Un mail a donc été envoyé à tous les parents ayant un enfant scolarisé dans l’une des 6 écoles élémentaires de Crépy-en-Valois.
 
Et les ados ? L’étude à Crépy-en-Valois de l’Institut Pasteur
Source : https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.18.20071134v1
Source Française : https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/covid-19-premiere-etude-serologique-france-deja-beaucoup-enseignements

Parmi les personnes ayant fréquenté le lycée de Crépy-en-Valois (lycéens, enseignants, personnel non enseignant du lycée), le % de contaminés était de 41%.
Parmi les proches des lycéens, le % de contaminés est de 11%.
 
« On a pu estimer le risque de contamination au sein d’un même foyer [par un lycéen].
Le risque d’être infecté au sein du domicile passait de 9% à 17% pour les parents si le lycéen était infecté, et de 3% à 21% pour la fratrie si le lycéen était infecté.
Les 9% de parents infectés quand le lycéen ne l’était pas donnent une estimation de la circulation du virus en population adulte à Crépy-en-Valois. »
 
En gros, les lycéens transmettraient moins le virus que les adultes entres eux, ... mais ils transmettent le virus (passage de 9 % à 17% et de 3 % à 21 %).
 
« La proportion de personnes infectées sans symptômes pendant la période d’étude est d’au moins 17%. » (donc une prise de température ne donnerait rien...)
 

Le mathématicien dirait : « Il y a eu transmission du virus d’adulte à adulte, d’adulte à lycéen, des lycéens à leur famille dans le lycée de Crépy-en-Valois » ... et l’ingénieur et le physicien seraient, tristement, d’accord.