Les pressions sur les personnels vulnérables sont intolérables !

À chaque modification de la procédure de déconfinement dans l’éducation nationale, notre ministère publie une circulaire DGRH demandant aux personnels vulnérables de fournir un certificat d’isolement « qui se bornera à attester la nécessité du confinement et sa durée ». Cette exigence s’avère en contradiction avec les règles édictées par l’assurance maladie et le ministère de la santé.
L’assurance maladie prévoit que le certificat atteste uniquement de la nécessité de l’isolement. Aucune date de fin n’est mentionnée sur le document car elle est liée à la situation sanitaire et sa fin est fixée par décret. Il est prévu qu’il prenne fin au plus tard le 31 décembre 2020 ou auparavant par une date fixée par Conseil d’État.
Les injonctions répétées faites aux agents par certains supérieurs hiérarchiques de fournir un nouveau document à chaque modification du protocole alors que la liste des personnes vulnérables n’évolue pas sont un outil de pression hiérarchique sur les agents. Est-ce que notre ministre envisage sérieusement que les collègues guérissent de pathologie lourde en trois semaines ou est-ce qu’il espère qu’ils finissent par renoncer à leur droit à la protection de leur santé et qu’ils reviennent sur site ?

La sommation faite aux personnels par certains supérieurs hiérarchiques de devoir se justifier toutes les trois semaines est inadmissible !

De plus, le retour sur site des personnels vivant avec une personne à risque pose question alors que le dispositif d’attribution des certificats d’isolement n’a pas évolué. Ces personnels peuvent théoriquement toujours bénéficier d’un isolement pour protéger les personnes avec qui ils partagent leurs foyers. En refusant cette possibilité, le ministère de l’éducation nationale et les employeurs publics qui le représentent assumeront-ils la responsabilité en cas de contamination au Covid-19 ? Les instructions ministérielles indiquent que " les personnes vivant au foyer de personnes vulnérables reprennent une activité sur site. Elles sont bien entendu invitées à observer le respect des gestes barrière et mesures de distanciation préconisées par les autorités sanitaires, non seulement dans le cadre de leur activité professionnelle mais aussi dans celui de leur vie familiale." Le Ministère "invite" les personnels dont l’enfant est diabétique, dont la femme est enceinte, ou dont un parent à charge est immunodéprimé, à pratiquer la distanciation pendant les 15 derniers jours de classe ( ainsi sans doute qu’une quatorzaine de précaution). Un mois donc à vivre à distance des siens à la maison : la "bienveillance " qui est censée avoir cours dans l’Education Nationale prend un autre visage...Cette consigne irréaliste est bien entendu aussi un moyen pour l’employeur de se couvrir en cas de contamination d’un proche vulnérable : ce serait alors de la responsabilité individuelle de l’agent, qui n’a pas respecté les recommandations sanitaires. Et pas de l’institution, qui force le retour de tous dans les établissements, "quoi qu’il en coûte" ?

La CGT Educ’Action 77 demande le respect des dispositifs mis en place en rapport avec le certificat d’isolement. Les collègues doivent être mis en télétravail jusqu’à une date définie par décret ou au plus tard le 31 décembre 2020. Pour les agent-es vivant avec des personnes à risques, l’Education Nationale ne doit pas être une exception : nous demandons à ce que les personnels puissent, comme les salariés du secteur privé, rester en autorisation d’absence ou en télétravail .