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 Non à la casse des SEP ! NON au pacte !

Communiqué de la section CGT Educ’action 77 du lycée Blaise Pascal à Brie-Comte-Robert

Chers collègues,
Vous le savez, le président Macron a annoncé à Saintes, le 04 mai dernier, le bouleversement de la filière professionnelle sous statut scolaire qu’il juge « inefficace » et peu « insérante ».
Carole Grandjean et Pap N’DIaye sont chargés de mettre en musique ce nouvel oukase présidentiel, oukase qui n’a qu’un but : rendre les jeunes les plus fragiles, les jeunes issus des milieux populaires, immédiatement « employables » au détriment de leur formation générale, citoyenne et professionnelle.
Malgré le refus de tous les syndicats de se voir imposer des discussions inacceptables, puisque validant les ravages de la « Transformation » portée par Blanquer, Macron passe en force. Tous les syndicats ont quitté les groupes de travail instaurés par Carole Grandgean, cette ministre de la formation professionnelle placée, pour la première fois, sous la double tutelle du ministère de l’E.N. mais surtout sous celle du ministère de travail, manière à peine déguisée d’annoncer la casse de notre filière au profit de l’apprentissage. En effet, le président Macron est obnubilé par le développement de l’apprentissage, il cherche, de façon obsessionnelle, à augmenter le nombre d’apprentis avec l’objectif annoncé d’en compter un million à la fin de son second quinquennat. Déstructurer, dévitaliser les S.E.P. et les L.P. au profit des C.F.A. est l’un des outils au service de ce choix idéologique. « L’entreprise plutôt que les L.P. comme lieu de « formation » des jeunes ». Or, pour les jeunes qui ne seront pas happés par l’apprentissage, ceux que les patrons discriminent à l’embauche, par exemple, restera le L.P. dont « la réforme » actuelle porte la casse programmée en tant que service public au profit d’une vision à court-terme, utilitariste. Le L.P. ne sera plus un lieu d’éducation, de formation, mais l’antichambre de l’entreprise pour offrir une main-d’œuvre corvéable aux secteurs en tension dans chaque bassin d’emploi.
Un véritable plan social s’annonce d’ailleurs pour les collègues dont les spécialités seront supprimées d’un trait de plume. Ils devront, selon Pap N’Diaye, se reconvertir en professeurs des écoles ou de collège…Quelle légèreté ! Quel mépris pour nos qualifications…
Evidemment les choses ne sont pas présentées avec cette brutalité…Les communicants ont phosphoré pour rendre la pilule moins amère, créer des miroirs aux alouettes et allumer des contre feux : la rémunération des PFMP (un peu plus d’un Euro de l’heure) par de l’argent public et non par celui des entreprises, un pacte pour les enseignants qui s’engageraient à appliquer la « réforme » en augmentant massivement leur charge de travail, en validant la logique régressive du projet Macron. Plus de 7000 € par an…De quoi faire saliver des profs dont le point d’indice n’a que misérablement augmenté de 11% dans un contexte inflationniste de près de 40% depuis plus de 20 ans…
Ces profs qui vont devoir « travailler plus pour perdre un peu moins » puisque, contrairement au « pacte » des collèges ou des Lycée celui des PLP n’est pas sécable. On prend tout ou rien…Or l’essentiel des mesures régressives de la « réforme » passe par le pacte. Les signataires vont devenir les fossoyeurs de notre filière, du service public et de nos statuts. Ils vont saborder les emplois du temps, non seulement le leur avec des plages fixes pour les remplacements de courte durée (RCD : 18heures annuelles) mais aussi, par ricochet, celui de leurs collègues.
Accepter le principe d’une terminale « modulable » qui avance au mois de mars, comme en LGT, la date de nombreuses épreuves du bac, c’est valider l’annualisation des services et placer les jeunes devant un choix inacceptable : de l’argent tout de suite ou une poursuite d’études.
Les dédoublements en français et mathématiques octroyés aux seuls signataires du Pacte se feront au détriment des DHG et vont créer encore plus d’inégalité entre établissements, fragilisant toujours davantage le caractère national des diplômes.

Que ceux et celles d’entre nous qui hésitent à signer y réfléchissent à deux fois… Signer ce pacte « Méphistophélien », c’est légitimer une logique managériale mortifère, c’est se distinguer de toutes celles et tous ceux qui vont refuser cette servitude volontaire. En imposant sa réforme et son pacte, le gouvernement casse notre identité collective et fracture les équipes, les salles des professeurs, entre ceux qui vont signer et ceux qui résistent. Ne tombons pas dans ce piège ! Seule l’action collective peut faire reculer Macron et ses serviteurs : refusons de signer. Chacune et chacun d’entre nous est clairement placé devant un choix en responsabilité. Si aucun pacte n’est signé, les missions, comme la maintenance informatique, la lutte contre le décrochage, l’accompagnent vers l’orientation post bac, les projets comme les classe européennes etc., seront assumées et rémunérées en HSE…Sinon, ne les assumons-pas…Le système se grippera et il faudra bien que les décideurs revoient leur copie.
Nous invitons toutes et tous les collègues à lire attentivement le texte officiel et les analyses qu’en font tous les syndicats. Ces analyses convergent unanimement : elles dénoncent un recul inédit par son ampleur et par sa logique perverse. Nous sommes des milliers à avoir choisi, en conscience, d’amputer nos salaires de douze trentièmes pour le bien commun, l’intérêt collectif contre l’allongement des durées de PFMP (le gouvernement avait –provisoirement- reculé), puis pour refuser la contre-réforme des retraites.
ENSEMBLE, rejetons un PACTE qui discrimine les profs. ENSEMBLE, revendiquons l’augmentation massive du point d’indice !
Alors oui, encore une fois, CONTRE LA CASSE DES SEP et des LP, CONTRE le PACTE, il faut nous MOBILISER ! C’est une question de survie.
SUD et la CGT éduc’Action appellent à la grève le mardi 30 juin et à se rassembler l’après-midi devant la Sorbonne.
L’INTERSYNDICALE appelle surtout à une grève massive le mardi 06 juin 13ème journée de mobilisation contre la « réforme des retraites ». Pour faire entendre notre voix, ce jour-là, nous organiserons un temps fort pour le rejet de la « réforme » des LP et du Pacte, à Melun, le matin, devant l’I.A. à la Cité administrative.