PEDT ( Projets EDucatifs Territoriaux ) : les mirages de la proximité.

Autour d’une table, des Italiens, des Hongrois, des Français...des Espagnols , bien sûr ( on est à Séville) : nous discutons de la nouvelle loi WERT sur l’Education, voulue par le gouvernement de droite ( bientôt en tapa sociale). Nous sommes à peu près d’accord sur tout, sauf sur l’ "autonomie" des établissements scolaires. Les Italiens et les Français défendent l’idée d’un système unifié, égalitaire,alors que les Espagnols sont opposés farouchement à la perte d’autonomie des Provinces et des collectivités locales. C’est donc que le problème est un peu plus compliqué que les mots ou les slogans employés : par exemple, le lancement en France des PEDT, semblerait à première vue progressiste pour les Espagnols, alors qu’elle heurte notre vision égalitaire du Service public et que pour nous, syndicat français, c’est un recul !
Ce n’est pas qu’un exotisme politique, en Espagne comme en France, il faut réinterroger ces notions que sont "la décentralisation", "la proximité", et in fine la démocratie. Par exemple, les citoyens sont-ils par définition moins impliqués dans le fonctionnement de leur ville que de leur pays ? Ou a contrario l’Union Européenne est-elle mieux placée qu’une région pour parler au nom de l’intérêt général ? Si la démocratie est moins dans l’échelle géographique de l’institution, que dans le fonctionnement effectif de l’institution concernée, alors il est difficile de voir les nouveaux Plans EDucatifs Territoriaux ( PEDT) comme une avancée. Si vous voulez savoir pourquoi la CGT Educ’action juge que "Le PEDT [est le ] cheval de Troie des collectivités locales dans l’éducation nationale !", c’est ici :
http://cgteducaction1d.ouvaton.org/spip.php?article160