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 Pap Ndiaye, du ministre symbole à la réalpolitique à l’école


Pap Ndiaye, du ministre symbole à la réalpolitique à l’école

À l’heure où nous écrivons ce communiqué, nous ne pouvons, nous qui depuis plus de 4 ans n’avons cessé de demander sa démission, qu’être particulièrement satisfaits du départ de l’ancien ministre Blanquer tant il aura brutalisé nos différents corps, mis à mal nos statuts, nos programmes et les effectifs dans nos classes, communiqué tous azimuts, mis en danger les personnels par ses décisions erratiques pendant la crise de la Covid-19, tout en oubliant la revalorisation de nos salaires et tant d’autres dégâts encore en 5 ans qu’un communiqué ne saurait à lui seul résumer.

Il est pourtant encore trop tôt pour saluer l’arrivée de son successeur. Bien qu’aux antipodes notamment sur la question de l’ « islamo-gauchisme » qu’il considère comme un terme « ne désignant aucune réalité dans l’Université » et « une manière de stigmatiser les courants de recherche », nous ne savons que trop, qu’en macronie seuls les hommes sont interchangeables quand les idées libérales sont obsessionnelles et figées dans le temps jusqu’à leur complète réalisation.

Nous allons également rester à distance tout en dénonçant vigoureusement les propos répugnants et rances, aux relents clairement racistes, qui ont accompagné la fraîche nomination du ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye. Ils sont aussi là pour nous rappeler opportunément combien la société française « danse sur un volcan ». Ils n’intéressent pas le cœur de nos métiers de professeur.e.s et ce, même si l’épistémologie de ses recherches académiques peuvent avoir leur utilité pour les personnels éducatifs que nous sommes.

Les chantiers qui l’attendent sont si vertigineux et inquiétants, notamment si l’on considère comme un programme les déclarations de campagne du président-candidat Macron, que nous nous garderons de tout triomphalisme si ce n’est du départ du ministre Blanquer puisque nous ne savons rien de sa feuille de route que sa nomination ne peut faire apparaître que comme un trompe-l’œil.

Pourquoi est-il là ?
Est-il là pour nous faire avaler la contre-réforme de la voie professionnelle et de ses bacs locaux à la carte ? Ou au contraire pour (r)établir avec le corps enseignant l’école émancipatrice de demain ?
Quel devenir pour la contre-réforme du lycée général et technologique avec ses bacs locaux à la carte et pour le retour des mathématiques dans le tronc commun en 1ère, supprimées par son prédécesseur ? Quid des effectifs dans nos classes comme de nos programmes ? Quid de la loi Rilhac et de l’auto-évaluation des écoles porteuses d’une dangereuse doctrine managériale entrainant notamment la mise en concurrence des territoires, des écoles et des personnels ? Qu’en sera-t-il de l’éducation prioritaire, lui qui s’est déjà affirmé pour l’égalité des chances et dont sa première ministre a martelé que c’était sa feuille de route ?
Nos interrogations et craintes demeurent aussi très vives quant à la contre-réforme de la voie professionnelle dans ce que son prédécesseur appelait pompeusement « Transformation de la Voie Professionnelle » (TVP) et qui cache mal la volonté de casse du statut des Professeur.e.s des Lycées Professionnels (PLP) et l’avenir de l’enseignement professionnel sous statut scolaire pour le seul bénéfice des entreprises avec ses corollaires de démantèlement des heures disciplinaires au profit de dispositifs ou autre gadgets chronophages tels que la co-intervention et le chef d’œuvre qui laissent les collègues désabusé.e.s et en perte de repères dans l’exercice de leur métier.

Enfin, quand son prédécesseur s’ingéniait à nous expliquer, à l’envi, qu’il n’y avait pas de crise des vocations, quelle position est la sienne ? Et comment compte-t-il s’y prendre pour rendre à nouveau attractifs nos métiers ?

Au-delà du soulagement du départ du ministre Blanquer, la CGT éduc’action77 restera vigilante et intransigeante dans ses exigences :
  Versement immédiat de 400€ à tous les personnels comme récupération d’un dû
  Indexation de la valeur du point d’indice sur l’indice des prix à la consommation
  Revalorisation de l’ensemble des grilles salariales
  SMIC à 2000 €
  Plan massif de recrutement d’enseignant.e.s afin d’assurer des effectifs par classe propices à un enseignement pour toutes et tous ( 20 élèves maximum par classe dans le 1er degré -15 en maternelles, double-niveau et education prioritaire- , 20 dans les collèges et lycée professionnels -15 en éducation prioritaire- , 24 en lycée GT ), de CPE, de Psy-En , d’AED et AESH sous statut de la Fonction publique
  Abrogation de la loi transformation de la Fonction publique
  Abrogation de la contre-réforme de la voie professionnelle et de ses différents dispositifs : la co-intervention, le chef-d’œuvre, la famille de métiers... avec restitution des heures disciplinaires
  Abrogation de la contre-réforme du Bac Blanquer avec retour à un examen final anonyme et national
  Suppression de Parcoursup et fin de la sélection à l’entrée du Supérieur
  Abandon des projets locaux d’évaluation dans les 1ers et 2nds degrés