Par KHARINNE CHAROV
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La baisse des moyens en France a des retombées locales. Le point dans le secondaire.

Dans une semaine, collégiens et lycéens auront retrouvé leur école. Et depuis ce printemps déjà, bien des professeurs et des parents, redoutent cette rentrée. Car chaque année, si le nombre d'élèves augmente, les moyens alloués à l'éducation par l'État - nous parlerons ici du secondaire - baissent.

« Cette année, les dotations horaires globales attribuées par le Rectorat aux collèges et aux lycées sont très insuffisantes. Tant et si bien qu'elles ne permettent pas d'assurer les horaires réglementaires pour répondre au programme », dénonce Brigitte Peyrillé, secrétaire départementale CGT Educ'Action.

Redoublants, s'abstenir

Comment faire alors ? Des classes peuvent être regroupées même si les filières sont différentes (comptabilité et commerce au lycée Jamain). Elles atteignent parfois jusqu'à 45 élèves ! On peut aussi diminuer l'offre de formation. Toujours à Jamain, le bac pro « aide et service de soin à la personne » ouvre avec 18 places à la rentrée, alors que le BEP « carrières sanitaires et sociales » qu'il a remplacé, en proposait 24. Préférerait-on soigner son taux d'attractivité car la demande est forte, au lieu d'accueillir tous les élèves ?

Et les redoublements ? Ils font presque partie du passé. Quand ils sont décidés en conseil de classe, certaines âmes bien intentionnées suggèrent souvent aux familles de faire appel… Logique quand on sait que « la dotation en moyens des établissements est meilleure s'il n'y a pas de redoublement », dénoncent les syndicats. Il n'y a quasiment plus de dédoublement de classe non plus.

Des postes en moins

Bien sûr, on supprime des postes. Le collège Loti passe de cinq à quatre 6e à la rentrée avec 24 élèves par classe contre 28 avant ! L'allemand n'est plus proposé en deuxième langue vivante en 4e. Le lycée Dassault, qui avait cinq 2ndes en 2009, n'en comptera plus que trois cette année. De 25 élèves, on passe à 35 ! Le lycée Jamain perd un poste de vente, un autre en mathématiques et perd sa filière secrétariat. Dassault perd deux postes de professeurs. Le collège La Fayette perd un demi poste de surveillant, trois postes d'agents administratifs et plusieurs postes d'agents d'entretien. Pourtant, il est en réseau de réussite scolaire !

La liste des marqueurs dans le rouge n'est pas terminée. Le bac sciences et techniques de l'ingénieur (Dassault) se réduit désormais à quatre options et à quatre heures en atelier contre seize avant : « On détruit la filière industrielle au profit de formations privées payantes, de l'apprentissage et de l'alternance », dénonce la CGT.

Pour finir, ce qui inquiète les enseignants qui ont manifesté dès ce printemps, c'est la fin de la République indivisible. « D'un établissement à l'autre, l'inégalité territoriale se fait de plus en plus sentir, en fonction des filières et des options proposées. Et puis, faute de profs, les directeurs peuvent recourir à Pôle Emploi pour recruter des contractuels. Cela accroît l'autonomie des établissements et la concurrence entre eux. »

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Dans ces conditions, il se pourrait bien que la rentrée scolaire soit aussi une chaude rentrée sociale. Déjà le SNES a lancé hier un appel unitaire à la grève le 27 septembre.